SHAHEHE & SHAHUHU MANGA...

SHAHEHE & SHAHUHU MANGA...

LAST GAME (Shinobu Amano)

https://static.blog4ever.com/2015/03/798281/artfichier_798281_4802903_20150508313472.png

 

(Série en cours - 1tome déjà paru chez Panini)

 

Yanagi a tout pour lui : élégance, famille fortunée, réussite scolaire... Bref, il est le roi du monde ! Mais bientôt, son statut est remis en cause par l’arrivée de Kujo, une jeune fille austère qui ne tarde pas à le battre à plate couture aux examens ! Yanagi cherche alors un moyen de se venger… (Panini Comics)

L’AVIS DE SHAHUHU

 

Le bellâtre de la cour d’école qui prend en grippe la seule fille de la ville complètement insensible à ses charmes ou à la réussite sociale de sa famille, et qui n’a rapidement  que le mot « VENGEANCE !!!!!! » à la bouche, pas de doute, ça sent le déjà vu. Ça manque à priori d’autant plus d’originalité que pour changer, on a aussi droit au coup de « l’arroseur arrosé » ; et c’est donc sans grande surprise que le petit cœur de notre charmant Yanagi va donc se retrouver à battre la chamade pour cette jolie brune socialement inadaptée.

 

Résumé comme ça, ça n’a pas l’air de casser trois pattes à un canard mais attention, car les apparences sont parfois trompeuses. Si vous décidez donc de passer votre chemin pensant avoir affaire à une banale histoire d’amour parmi tant d’autres et bien « tant pis pour vous » car vous allez passer à coté d’un shojo sympa comme tout. Personnellement je m’en fiche, j’ai déjà lu les scans avant qu’il soit licencié (pas bien, pas bien) mais pour preuve de sa qualité (enfin ça n’engage que moi) je l’ai suffisamment apprécié pour me ruer acheter le T.1 chez mon libraire le jour même de sa sortie en France, et ce, même si c’est édité chez Panini (et croyez moi, ça en dit long sur mon intérêt pour ce titre).

 

Tout d’abord, inutile de crier au spoiler mais oui : Yanagi est amoureux de Kujo. En même temps, on est dans un shojo donc on se doutait bien qu’un truc du genre allait arriver et c’est de toute façon de notoriété publique dès le premier volume de la série. En plus, ce qui importe vraiment dans Last Game ce n’est pas vraiment de savoir comment Yanagi en est venu à aimer Kujo (même si c’est mignon tout plein), ni même comment ça va se finir (je ne pense pas trop me mouiller en misant sur "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants"). Ce qui importe vraiment, c’est le cheminement de nos personnages entre ces points A et B, c’est de les voir apprendre sur le tas : c’est les moyens plus que la finalité elle même. Car une fois le contexte amoureux planté, une fois ses sentiments acceptés et bien que fait-on ? Et c’est bien là le plus gros problème de Yanagi, qui à tout juste 20ans, aime Kujo depuis près d’une décennie sans trop savoir où cela va le mener, ni trop savoir quoi faire et, à sa décharge, sans trop essayer quoi que ce soit non plus. 

 

Amoureux que l’on devine vite malheureux (et ça n’est pas près de s’arrêter), le personnage de Yanagi est sans aucun doute l’un des gros points forts de ce manga. Sous ses airs de « Prince » de shojo typique, se cache en fait une personnalité beaucoup plus intéressante que nombres de personnages du même genre rencontrés dans d’autres mangas. Yanagi ne traine pas de casseroles, n’a pas une double personnalité, n’est ni machiste ni sadique (un brin masochiste, ça oui par contre) ; bref, Yanagi est un garçon bien sous tout rapport, un VRAI. A l’inverse de beaucoup de ces mêmes héros (qu’on aime cependant parfois beaucoup) qui tergiversent également pendant des tomes et des tomes sur le bien fondé et la force de leurs sentiments et qui font tourner en bourrique leurs prétendantes pour pas grand chose, Shinobu Amano a su donner à Yanagi l’intelligence et la maturité nécessaire pour mettre son égo surdéveloppé suffisamment de coté pour prendre du recul et analyser sa relation avec Kujo sans jamais impliquer cette dernière plus que nécessaire. Car quand Yanagi se déclare, c’est qu’il est sûr de lui, c’est qu’il a accepté (non sans râler je vous l’accorde) les sentiments qu’il nourrit envers la jeune fille depuis des années et qu’il est prêt a aller au combat même si ce dernier s’annonce semé d’embuches, d’humiliations et risque de s’éterniser.

 

Je dois quand même avouer que même si Yanagi est mon personnage préféré de ce manga, j’ai également adoré le développement de la personnalité de Kujo et me suis régalée de la voir lui en faire involontairement baver chapitre après chapitre. Aussi touchante que son soupirant, la ressemblance entre Kujo et Yanagi n’ira cependant pas plus loin que ça. Si Yanagi rayonne, Kujo peut elle pâraitre un peu fade ; lui est très avenant et toujours attentionné alors qu’elle est une calamité sur le plan relationnel et blesse régulièrement ceux qui l’entourent par sa maladresse. La raison de tous les problèmes comportementaux de Kujo ? Sa recherche quasi maladive de réussite académique et professionnelle qui l’a empêché de se réaliser sur un plan relationnel. Kujo a grandit avec des œillères, sans jamais apprendre à connaître son entourage et sans jamais apprendre à se connaître elle même. Toujours décalée mais gardant toujours mine de rien un pied dans le réel, volontaire sans pour autant tout dévaster sur son passage, timide sans être gourdasse, Kujo est peut être un personnage atypique mais qui n’en fait jamais trop et qui sait se remettre en question. Kujo sait que quelque chose cloche chez elle et qu’un fossé la sépare de Yanagi. Pour remédier à ça, la belle fait des efforts, ne sait pas toujours comment s’y prendre mais y met une telle volonté qu’on ne peut que nous aussi tomber sous son charme.

 

Bien que la seule relation Yanagi/Kujo ait suffi à me rendre accro à Last Game, son scénario est également bien servi par des personnages secondaires tout aussi attachants que les principaux : un beau provincial qui va vite se retrouver à son grand désarroi être la troisième roue du carrosse, deux mères entremetteuses à leurs heures perdues, une meilleure copine manipulatrice juste ce qu’il faut et la rivale pas si méchante que ça, constante de tout shojo digne de ce nom…Tout est là pour passer un bon moment, pour nous faire sourire au fil des chapitres et nous faire sentir privilégiés de pouvoir être les témoins silencieux du développement de cet amour (en partie) naissant.

 

Alors oui, l’histoire de deux individus qu’à priori tout oppose mais qui sont réunis par un sincère et profond attachement l’un à l’autre, ce n’est pas nouveau mais dans ce cas précis, cette romance nous est contée avec un tel humour et une telle délicatesse qu’on ne peut que se laisser prendre au jeu. 

 

 

NOTE: 9/10



08/05/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 6 autres membres